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anne-marie klenes | Schiste de Martelange, 1998 35 x 19,5 x 12 cm |
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1959 | Née à Vielsalm (B) | ||
1979-83 | Etudes à l'Académie des Beaux-Arts de Liège Vit et travaille à Liège et Prouvy en Belgique | ||
Nombreuses expositions solo et de groupe en Belgique et à l'étranger. | |||
C'est au coeur de l'interstice étroit entre la beauté naturelle de la pierre et le désir irrépressible de l'intervention artistique que prend sa source le travail sculptural d'Anne-Marie Klénes. Equilibre subtil et délicat entre la matière brute et l'acte de sculpture, entre le plaisir de voir et le besoin de faire, entre la contemplation passive et la détermination active, entre la fascination pour l'état des choses et la nécessité de donner libre cours à l'inventivité. C'est sur les surfaces de l'ardoise qu'Anne-Marie Klénes répand cette écriture sculptée, caractéristique de son travail depuis plusieurs années. Cette écriture révèle un récit intimé, né de la rencontre de l'émotion gestuelle et des aspérités naturelles de la matière. Parfois l'incision est réduite à l'effleurement de la surface, parfois il s'agit d'entailler profondément le bloc, parfois encore, ce sont de fines ardoises qu'il convient de découper pour les assembler en une construction gracile. L'outil s'accommode des textures du schiste, il les amplifie, les magnifie. En d'autres occasions, il s'en distingue, cherche à les modeler, ou si ce n'est possible, à les infléchir dans une direction voulue. Traces légères de polissage et incisions appuyées font émerger de cette matière sombre une gamme d'émotions variées. La disposition spatiale des oeuvres crée une atmosphère émotionnelle particulière. Elle suscite l'éveil d'une sensibilité à l'environnement global. A l'espace d'exposition bien défini, se substitue progressivement l'impression d'une ample gestuelle graphique. L'appréhension séparée de chacune des sculptures concentre ensuite l'attention, focalise les regards sur les fourmillements des surfaces incisées. Se tressent alors des liens secrets, des émergences tactiles, des rapprochements visuels. Les récits des pierres s'interpénètrent insidieusement et se confondent, comme si chaque oeuvre était à la fois le fragment d'une écriture monumentale, et condensait sur la surface la totalité de cette écriture. |
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Pierre-Olivier ROLLIN |