françois calvat
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| Né à Nice, 1926
François Calvat vit et travaille en Isère, au pied du massif du Vercors. C'est dans cet environnement rural qu'il glane les tôles piquées par la rouille, les chambres à air abandonnées sur le bord de la route, les fils de fer tordus autour de vieux piquets de clôture, les fagots, les restes de bois provenant de bâtiments calcinés, bref les matériaux divers qu'il assemble, par ajustements successifs, à la recherche de l'équilibre.
Car l'uvre se construit non pas autour d'un concept préexistant, mais bien à partir de la main qui palpe, découpe, froisse, aplanit, brûle, plie, colle, visse, cloue, rivette, soude et de l'il qui scrute, apprécie et statue.
Les reliefs de la vie paysanne portent la trace du travail manuel usure, griffure, ciselure ainsi que celle des éléments naturels avec lesquels l'homme compose quotidiennement en montagne vent, eau, feu, végétaux
Et c'est la considération de l'artiste pour cette mémoire qui l'amène à les revisiter, afin de leur redonner vie à travers son travail.
Leur confrontation avec les plaques de plomb ou d'acier y participe activement : les bois, zincs et autres caoutchoucs récupérés avoisinent des matériaux manufacturés, lisses et vierges d'expérience. Et même si ces derniers l'emportent par la quantité, grâce à leurs surfaces plus importantes, ils ne résistent guère à la concurrence par la qualité. En effet, les matériaux usagés prédominent par la chaleur et la profondeur des couleurs, la luminosité, le relief des strates, renfoncements et imperfections, le rythme de l'asymétrie et des diagonales et même par les différences de plans.
Ainsi, l'uniforme encadre les empreintes, le neuf valorise l'ancien et l'industriel révèle l'humain, dans une uvre forte, riche de sens et résolument contemporaine.
François Calvat ne réussit-il pas la gageure d'élever la beauté intrinsèque du quotidien, du banal, du concret au niveau de l'abstraction la plus large ?
Marie Guérisse
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Calvat, 2001
Bois et plomb
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